Alexia
Bernardi
Directrice communication et marketing du Studio Ikadia, Alexia accompagne de très nombreuses entreprises et institutions dans l'Aube et en France.
Avec sa grande créativité et son amour des mots, Alexia aide ses clients à mieux identifier le territoire de marque et surtout mieux communiquer.
Par ailleurs, Alexia a eu l'opportunité de vivre à l'étranger et conserve cette passion de la découverte et du voyage, ce qui explique surement son ouverture d'esprit et sa comprehénsion du monde actuel et de ses enjeux.
Aujourd'hui, elle répond à nos 3 questions !


Quel regard portez-vous aujourd'hui sur l'impact du digital dans votre secteur d'activité ?
Alexia Bernardi : "Le digital dans notre secteur, c'est vraiment une révolution qui continue sous nos yeux. Quand je regarde l'évolution depuis que j'ai commencé, c'est impressionnant : nous sommes passés d'un monde où seules les grandes marques avaient les moyens de communiquer massivement à une situation où n'importe quelle petite entreprise peut potentiellement toucher des milliers de personnes avec un smartphone et une bonne idée.
Cette démocratisation des outils de communication, c'est formidable, mais ça change complètement la donne. Avant, il suffisait d'avoir les moyens et d'occuper l'espace. Aujourd'hui, ce qui compte, c'est la pertinence, la cohérence, et surtout - et c'est crucial - l'authenticité. Les consommateurs sont devenus ultra-exigeants. Ils ne se contentent plus d'être spectateurs, ils veulent interagir, ils veulent sentir qu'il y a de l'humain derrière la marque.
Du coup, notre métier s'est complexifié. On doit capter l'attention en quelques secondes - parce que l'attention, c'est devenu la denrée la plus rare - tout en restant fidèles à l'ADN des marques que l'on accompagne. C'est un équilibre délicat, mais c'est ce qui rend ce métier passionnant.
Et puis, il y a cette vitesse d'évolution qui est vraiment vertigineuse. Soit tu montes dans le train, soit tu restes sur le quai, il n'y a pas d'alternative. Même quand on est censé être des référents dans le domaine, on doit faire une veille constante. Les nouveaux outils, les nouveaux canaux, les nouveaux usages... ça n'arrête jamais.
L'intelligence artificielle, par exemple, c'est un parfait exemple de cette évolution. Au début, on pouvait penser que c'était juste un gain de temps, un moyen d'automatiser certaines tâches. Mais en réalité, c'est bien plus que ça. L'IA agit comme un miroir de notre pensée. Elle nous questionne, elle nous challenge, elle nous oblige à affiner notre esprit critique. Et finalement, c'est ça l'un des plus grands apports du numérique : il ne remplace pas notre intelligence, il la stimule.
Travailler dans ce secteur aujourd'hui, c'est être en permanence en mode laboratoire. On teste, on observe, on apprend, on doute, on ajuste... C'est un cycle sans fin. Et il faut nouer des liens avec ces outils comme on en noue avec les humains. Il faut les comprendre, les écouter, parfois les apprivoiser. Mais surtout, ne jamais croire que c'est acquis. Dès que l'on pense maîtriser, il y a quelque chose de nouveau qui arrive et qui nous rappelle que nous sommes toujours des étudiants dans ce domaine."
Quels sont, selon vous, les enjeux numériques que rencontrent le plus souvent vos clients / partenaires, et quel conseil pourriez vous leur donner ?
Alexia Bernardi : "Les enjeux que je rencontre le plus souvent sont assez récurrents d'un client à l'autre. Le premier, et c'est vraiment celui qui revient systématiquement, c'est cette perte de repères face à l'abondance des outils et des canaux. Mes clients arrivent complètement perdus : ils ont l'impression qu'ils doivent être partout, tout le temps - sur Instagram, TikTok, LinkedIn, Facebook, YouTube... Et au final, ils s'éparpillent complètement. Ils confondent visibilité et stratégie, et c'est là le piège.
Le deuxième enjeu, c'est la cohérence de communication. Dans un univers numérique où l'instantanéité domine, c'est très tentant de produire vite... mais pas forcément bien. Les réseaux sociaux nous poussent à réagir immédiatement, à publier sans prendre le recul nécessaire. Et sans vision globale, on peut vite nuire à son image de marque. J'ai vu des entreprises se tirer une balle dans le pied juste parce qu'elles ont voulu surfer sur une tendance sans réfléchir à la cohérence avec leur positionnement.
Et puis, il y a cette forme de découragement face à la rapidité des évolutions. Nouveaux formats, algorithmes qui changent, IA génératives qui débarquent... Mes clients ont souvent l'impression d'avoir un éternel retard à rattraper. Ils se disent : 'À peine j'ai compris Instagram que TikTok arrive, à peine j'ai cerné TikTok que l'IA révolutionne tout...'
Mon conseil, c'est paradoxal mais c'est le plus important : ralentir pour mieux choisir. Je leur dis toujours : prenez le temps de réfléchir à ce que vous voulez vraiment raconter, à qui, et pourquoi. La bonne stratégie digitale, ce n'est pas celle qui fait du bruit, c'est celle qui fait sens. Franchement, mieux vaut un message juste sur un canal bien maîtrisé qu'un brouhaha sur cinq plateformes différentes.
Et surtout - et ça c'est fondamental - il faut accepter de tester, d'apprendre, d'ajuster. Rien n'est figé dans le digital, tout s'affine avec l'expérience. L'erreur, c'est de vouloir tout maîtriser du premier coup. Non, il faut y aller progressivement, mesurer les résultats, comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas, et ajuster en permanence."
A titre personnel, quel outil, réflexe ou approche digitale avez-vous adopté et que vous recommanderiez à d'autres professionnels ?
Alexia Bernardi : "A titre personnel, mon approche digitale repose sur un équilibre entre rigueur technique, veille régulière et... perception émotionnelle - oui, je suis très sensible et j'assume complètement ! Dans notre métier, l'intuition et l'émotion, c'est aussi important que la technique.
Concrètement, je m'appuie sur un socle d'outils que je maîtrise vraiment en profondeur. J'ai mon outil de programmation social media avec reporting intégré, un bon outil SEO, et bien sûr tout l'écosystème Google - GA4, Tag Manager, Looker Studio, Search Console... Le truc, c'est que je préfère connaître parfaitement quelques outils plutôt que d'en utiliser quinze à moitié.
À ça, j'ajoute une veille quotidienne via des newsletters et des podcasts métier. C'est non-négociable dans notre secteur. Et puis, il y a l'IA que j'apprivoise comme un véritable partenaire de réflexion. Pas comme un simple générateur de contenu, mais vraiment comme quelqu'un qui me challenge, qui me fait voir les choses sous un autre angle.
Sur le plan de l'approche, mon conseil principal, c'est : osez tester ! On a trop souvent peur de mal faire, surtout dans des environnements très visibles. Mais franchement, c'est en expérimentant un format, une idée, un ton qu'on apprend, qu'on affine. Dans le numérique, rien n'est figé. L'erreur, ce n'est pas un échec, c'est un tremplin vers quelque chose de mieux.
Et puis - et ça c'est crucial - je défends l'importance de sortir du cadre et d'imposer ses valeurs. Comme en cuisine, ce sont les bons ingrédients qui font les bonnes recettes. Moi, je lis, j'écris, je voyage, je discute avec mes pairs... C'est ça qui nourrit ma créativité, mon bon sens, et qui m'aide à rester connectée à la réalité de mes clients.
Au final, mon conseil, c'est : choisissez un petit nombre d'outils que vous comprenez vraiment, entourez-vous bien, et surtout, ne négligez jamais ce que votre intuition vous dit. Le digital, c'est formidable, mais c'est aussi une affaire d'humain... et de bon sens !"